Crématorium : quelles solutions ?

Un projet intercommunal.

NIMBY est un acronyme tiré de l'anglais Not In My Back Yard, traduit par « pas dans mon arrière-cour » ou « pas dans mon jardin ». Le syndrome NIMBY désigne l'attitude qui consiste à approuver un projet pourvu qu'il se fasse ailleurs, ou à refuser un projet à proximité de son lieu de résidence.
Les habitants de Phalempin qui refusent le projet de crématorium de Camphin ont-ils cette attitude ?
Nous pensons que non : un crématorium est tout de même un équipement qui peut difficilement s'insérer dans un quartier habité. Il y a les effluents gazeux de la combustion des corps, qui même traités et filtrés, peuvent mettre mal à l'aise les riverains, et aussi le stationnement problématique car certaines cérémonies drainent du monde et se succèdent parfois à un rythme rapproché. 
Il nous semble que la solution se trouve dans le Plan Local d'Urbanisme intercommunal (PLUi) de la communauté de communes Pévèle Carembault (CCPC). Celle-ci dispose de la compétence en matière d'urbanisme depuis juillet 2021 et a donc repris la gestion de tous les PLU communaux, tout en élaborant actuellement un PLU intercommunal unique qui les remplacera. Un projet d'aménagement et de développement durables (PADD), qui constitue le document stratégique du PLUi, a d'ailleurs été débattu lors du conseil communautaire du 18 novembre 2024.
Aussi, à notre avis, et contrairement à ce que déclare le président de la CCPC à La Voix du Nord, un crématorium est un projet d'envergure intercommunale, qui doit être appréhendé à cette échelle et devrait donc être mentionné dans le PADD du futur PLUi.
C'est donc la CCPC qui devrait prendre la main sur ce projet de crématorium et réaliser une vraie recherche des sites qui pourraient l'accueillir dans la moitié Ouest de son territoire (il y en a déjà un à l'Est, à Orchies).
Il s'agit de rechercher prioritairement des terrains déjà artificialisés (respect de l'objectif de zéro artificialisation nette), comme par exemple la friche Agfa Gevaert à Pont-à-Marcq, et tout au moins des sites suffisamment éloignés des habitations, comme par exemple celui de la station d'épuration de Camphin, près de la ligne TGV (site un temps envisagé pour un cimetière intercommunal).
Nous pouvons aussi proposer, pour être positifs, que le site des Près Lourés à Camphin accueille, à la place du crématorium et à côté du projet de béguinage, des équipements destinés aux personnes âgées dépendantes. Cela pourrait être, par exemple, une maison pluridisciplinaire de santé et un centre de soins et de rééducation, pour retrouver l'autonomie après une hospitalisation et rester ainsi plus longtemps à domicile. Un tel projet aurait de plus l'avantage de répondre à certains objectifs du PADD tels qu'ils sont actuellement définis.
Philippe Rigaud